CASSONS LES A PRIORI DU TÉLÉTRAVAIL !
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Si la demande est forte du côté des salariés, le télétravail suscite aujourd’hui encore de nombreuses inquiétudes et interrogations du côté des employeurs. D’ailleurs selon Pôle Emploi, seulement 15% des salariés y ont recours au moins un jour par semaine. Quoiqu’il en soit, l’idée fait son chemin et les entreprises qui décident de franchir le cap sont de plus en plus nombreuses. Faisons le point et décortiquons ensemble les idées reçues sur le télétravail.
A priori n°1 : « Les salariés sont moins productifs en télétravail »
C’est l’inquiétude qui revient le plus souvent du côté des employeurs… et parfois des salariés eux-mêmes ! Pourtant, les chiffres tendent à prouver le contraire, puisque selon une étude commandée par la Direction Générale des Entreprises (DGE), le télétravail permet d’augmenter la productivité de l’entreprise de 5 à 30%.
Le télétravail permet d’augmenter la productivité de l’entreprise de 5 à 30%.
Et pour cause, qui dit travail à la maison dit aussi moins de distractions et de discussions qui s’éternisent entre collègues : il est donc plus aisé de rester concentré sur ses tâches. De plus, avec les trajets domicile-travail supprimés, les salariés sont plus reposés et moins stressés. D’ailleurs, selon cette même étude, le télétravail aide à améliorer la qualité de vie au travail des employés. Résultat, leur motivation et leur engagement semblent accrus tandis que les taux d’absentéisme et de turnover sont plus faibles.
A priori n°2 : « Ca va coûter trop cher »
Autre frein au déploiement du télétravail : l’impression que sa mise en place sera coûteuse. En effet, mettre les outils de travail à disposition des salariés (on pense aux ordinateurs portables, par exemple) représente un coût pour la société. Mais en fait lorsque l’on fait le calcul, le télétravail des salariés permet de réaliser des économies sur les locaux ou encore sur les frais de transport liés aux déplacements professionnels (en cas de télétravail à 100%), mais aussi sur l’électricité, le chauffage, l’eau et la maintenance des équipements informatiques, que le télétravail soit partiel ou total.
A priori n°3 : « C’est trop compliqué »
Depuis les ordonnances Macron de 2017, le recours au télétravail est simplifié, tant pour les employeurs que pour les salariés qui souhaitent en faire la demande. Pour une entreprise, il existe trois façons de mettre en place le télétravail :
- soit par un simple accord entre l'employeur et le salarié formalisé par tout moyen (à l’oral, par courrier ou mail, etc.), même si un écrit est recommandé
- soit dans le cadre d’un accord collectif
- soit dans le cadre d’une charte mise en place par l’employeur, après avis du CSE (s’il existe).
Une fois cela fait, à l’employeur d’équiper le salarié (en lui fournissant notamment un ordinateur portable) et de mettre à sa disposition des outils collaboratifs pour qu’il puisse travailler chez lui et continuer à communiquer avec ses collègues et/ou clients.
Bon à savoir : il n’est pas nécessaire de modifier le contrat de travail du salarié pour lui permettre de faire du télétravail, que celui-ci soit régulier ou occasionnel. Par ailleurs, les ordonnances dites Macron stipulent qu’un télétravailleur a les mêmes droits que tous les salariés (par exemple : il a droit lui aussi à la formation et à la déconnexion). Un entretien annuel doit également être tenu pour faire notamment le point sur ses conditions de travail.
A priori n°4 : « L’esprit d’équipe va disparaître »
C’est une crainte courante (et justifiée) : « le télétravail va isoler socialement les collaborateurs et les bureaux vont devenir tristement vides. L’esprit d’équipe et la culture d’entreprise vont s’effriter et l’ambiance au travail va se dégrader… » On retrouve d’ailleurs cette inquiétude des deux côtés, tant chez les employeurs que chez les salariés habitués à travailler tous les jours en compagnie de leurs collègues.
Pour éviter ces problèmes (notamment le sentiment de solitude au travail), certaines entreprises préfèrent le télétravail partiel, par exemple en choisissant de le mettre en place 1 ou 2 jours par semaine ou mois seulement. Les employeurs peuvent aussi mettre à disposition de leurs collaborateurs des outils de communication, comme Fuze ou Slack, pour leur permettre de garder le contact entre eux. Une autre idée est aussi d’organiser régulièrement des réunions en présentielle dans les locaux.
A priori n°5 : « Ca va faire des jaloux »
« Si je commence à proposer le télétravail à des collaborateurs, tout le monde va vouloir la même chose ». Voilà ce que craignent de nombreux employeurs. Dans les faits, tous les employés ne sont pas éligibles au télétravail, on peut penser par exemple aux agents d’accueil où à ceux qui travaillent dans le secteur du BTP.
D’où l’importance de bien réfléchir aux répercussions sur le personnel avant de mettre en place le travail à distance. Il faut s’attendre à recevoir des demandes de télétravail de la part d’autres employés. Si l’employeur a le droit de refuser, il a toutefois l’obligation de motiver son refus si le salarié est éligible et si ce travail à distance s’inscrit dans le cadre d’une charte ou d’un accord collectif (depuis les ordonnances Macron de 2017).
Nick Ling, Directeur Général Paris, en collaboration avec Noémi Capell.
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