Les 5 idées reçues sur les freelances IT
5 mins de lecture | Marie Maillard & Pierre Gromada | Article | | Information technology sector

Pourquoi certaines entreprises hésitent encore à faire appel aux freelances IT ?
Freelance, indépendant, consultant externe, prestataire de service… Ces profils sont devenus incontournables dans les projets IT des entreprises ces dernières années. Pourtant, certaines sociétés hésitent encore à faire appel à eux malgré le contexte de pénurie de nombreux métiers et compétences techniques tels que l'IA, le Cloud, la Data ou encore la cybersécurité.
Instabilité, coût trop élevé, difficulté d'intégration… Autant d'idées reçues qui empêchent encore certaines organisations de tirer pleinement parti de la prestation de services, de l'assistance technique ou de la consultance informatique.
Et si ces clichés étaient dépassés ? Dans cet article, nous déconstruisons 5 idées reçues sur les freelances IT pour vous aider à mieux comprendre leur rôle stratégique. Car aujourd'hui, externaliser ne signifie plus improviser : c'est anticiper, structurer et s'entourer des meilleurs profils, au bon moment.
1. Les freelances IT sont instables et manquent de fiabilité : mythe ou réalité ?
L'image du freelance qui abandonne une mission informatique du jour au lendemain est tenace. Pourtant, les données racontent une autre histoire. Selon une étude croisée entre plusieurs cabinets indépendants (Le Studio Tech, Freelancermap, Apec IT), la durée moyenne d'une mission freelance IT longue est de 13,2 mois. Ce chiffre témoigne d'un engagement réel et durable, bien loin de l'idée d'une instabilité systématique.
Cette réalité contraste fortement avec la perception d'une instabilité systématique. En vérité, la volatilité n'est pas propre aux freelances. Dans le secteur du conseil IT, les départs fréquents sont aussi monnaie courante, y compris chez les salariés en CDI au sein des ESN. La durée moyenne d'un poste en CDI dans une ESN est souvent inférieure à deux ans, ce qui relativise l'idée selon laquelle un freelance serait moins stable.
De nombreux indépendants recherchent des missions tech longues, stables, avec un fort enjeu métier. Leur expertise, souvent acquise après 10 à 15 ans d'expérience, leur permet de s'adapter rapidement à des environnements complexes.
Faire appel à un freelance expérimenté, c'est souvent bénéficier d'un regard neuf, d'une expertise rare, et d'une capacité à délivrer rapidement. C'est aussi reconnaître une réalité du marché : l'externalisation fait partie intégrante des stratégies RH modernes.
2. Les freelances IT sont trop chers !
Le TJM (taux journalier moyen) d'un freelance peut sembler élevé à première vue. Mais il est essentiel de comparer ce qui peut réellement l'être. Un freelance facture uniquement les jours travaillés, sans congés payés, sans charges patronales, sans coûts de formation ou d'équipement à la charge de l'entreprise.
En réalité, le coût global d'un freelance est souvent compétitif par rapport à celui d'un salarié, surtout lorsqu'on prend en compte le niveau d'expertise, la rapidité d'exécution et l'autonomie. Un freelance senior peut résoudre en quelques jours ce qui prendrait plusieurs semaines à un profil moins expérimenté.
Par ailleurs, il est fréquent dans le secteur du conseil IT que la prestation d'un consultant externe plus junior soit encadrée par un manager senior. Ce modèle, souvent présenté comme un gage de qualité, engendre en réalité un surcoût non-négligeable, rarement anticipé au démarrage de la mission. Ce coût additionnel, lié à la supervision, vient s'ajouter au tarif initial et peut rapidement alourdir le budget global du projet.
Enfin, il est important de noter que les contrats de sous-traitance sont généralement similaires, que l'entreprise fasse appel à un salarié d'ESN ou à un freelance. Les modalités (notamment en cas de turnover) sont équivalentes : les durées de préavis, les conditions de remplacement et les engagements contractuels offrent un niveau de sécurité comparable. Autrement dit, le risque opérationnel lié au changement de prestataire est le même, quel que soit son statut.
3. Les freelances IT sont incompatibles avec la culture d'entreprise
Autre cliché persistant : les freelances seraient trop "externes" pour s'intégrer à la culture d'entreprise. Pourtant, ils sont souvent habitués à intervenir dans des contextes variés, avec des équipes pluridisciplinaires, et savent rapidement adopter les codes internes.
Un onboarding clair, une communication fluide et une reconnaissance de leur rôle suffisent à créer un climat de confiance. De nombreuses entreprises intègrent désormais les freelances dans leurs rituels d'équipe (daily meetings, rétrospectives, outils collaboratifs), ce qui favorise leur implication.
Plutôt que de les considérer comme des ressources ponctuelles, il est plus efficace de les voir comme des partenaires de mission, capables de contribuer activement à la réussite des projets IT, en régie informatique ou en assistance technique.
Il convient également de rappeler que les freelances, comme les salariés d'ESN, sont avant tout des professionnels engagés. Leur performance ne dépend pas de leur statut contractuel, mais de leur expertise, de leur posture et de leur capacité à collaborer efficacement. Ce n'est pas le contrat de sous-traitance qui détermine la qualité de l'intervention, mais bien les compétences et l'implication de la personne mobilisée.
4. Les freelances IT : une solution de secours ?
Les freelances IT ne seraient mobilisés qu'en dernier recours, en cas d'urgence ou de manque de ressources internes. Pourtant, les entreprises font de plus en plus appel à eux dès les premières phases de leurs projets IT, non pas par défaut, mais par choix stratégique.
Cette évolution s'explique par plusieurs facteurs : la montée en puissance des modèles hybrides, la recherche de flexibilité dans les organisations, et la nécessité d'accéder rapidement à des expertises pointues.
Dans un contexte de transformation digitale accélérée, les freelances ne sont plus des solutions d'appoint, mais des partenaires stratégiques. Leur capacité à intervenir en consultance informatique, en assistance technique ou en régie informatique permet aux entreprises de sécuriser leurs projets tout en maîtrisant leurs coûts et leurs délais.
Travailler avec un freelance permet d'accéder rapidement au bon niveau d'expertise, sans intermédiaire inutile. L'enjeu pour les entreprises n'est donc plus de décider si elles doivent collaborer avec des freelances, mais avec quel partenaire spécialisé dans leur sélection, leur qualification et leur mise à disposition.
5. Les ESN sont les seules à constituer des équipes ?
Il est fréquent de penser que pour mobiliser rapidement une équipe projet, il vaut mieux passer par une ESN capable de fournir un ensemble de consultants déjà opérationnels. En réalité, les ESN ne disposent pas d'équipes prêtes à l'emploi : elles composent leurs équipes en fonction des besoins du client, en mobilisant des profils disponibles à l'instant T, y compris des freelances, souvent sans que le client en soit informé.
Ce mode de fonctionnement est tout à fait duplicable dans le cadre du freelancing. Certaines sociétés spécialisées dans la mise à disposition de freelances sont en mesure de constituer des équipes complètes, avec des profils complémentaires, tout en assurant la coordination et le suivi du projet.
Ainsi, lorsqu'une entreprise exprime un besoin de plusieurs intervenants pour un projet IT, elle peut s'adresser à un acteur comme Hays, qui mobilisera les bons profils, qu'ils soient freelances ou salariés, avec le même niveau d'engagement, de fiabilité et de cohérence opérationnelle.
À propos de l'auteur
Pierre Gromada - Directeur Hays France & Luxembourg
Diplômé d’école de commerce, Pierre a démarré sa carrière dans l’est de la France dans le domaine de la banque puis du conseil avant de s’établir au Luxembourg en 2012. Il rejoint à cette période Hays France & Luxembourg pour faire partie de l’équipe fondatrice de notre branche Technology Solutions.
Entre 2012 et 2016, il remportera plusieurs titres de meilleur account manager. Il se verra confier la direction de l’entreprise au Luxembourg en 2016 pour un mandat de 5 ans. Depuis 2021, Pierre est le directeur de la branche Technology Solutions pour la France et le Luxembourg et le président de Hays portage.