Seuls 25 % des salariés se disent informés des actions RSE de leur entreprise

3.5 mins de lecture | Marie Maillard & Anne Petillo | Article | RSE

RSE : un levier d’engagement et de performance sous-exploité ?

Face à l’accélération des transformations économiques, sociales et environnementales, la RSE s’impose comme un pilier stratégique incontournable. Bien au-delà des discours, elle devient un véritable moteur de performance, d’attractivité et d’engagement durable.

Pourtant, malgré les ambitions affichées, une réalité s’impose : seuls 25 % des collaborateurs se disent régulièrement informés des actions RSE de leur entreprise, selon notre enquête menée auprès de près de 1 000 professionnels français.

Un chiffre qui interroge et invite à une remise en question des pratiques internes. Car comment mobiliser autour d’une stratégie RSE si elle reste floue ou peu visible pour celles et ceux qui en sont les premiers relais ?

RSE : un engagement inégal entre collaborateurs

Aujourd’hui, seule 1 personne sur 4 affirme être régulièrement informée des actions RSE de son entreprise. À l’inverse, près de 60 % déclarent ne pas l’être suffisamment, voire pas du tout. Un déficit de communication qui freine l’appropriation des démarches, alors même qu’elles sont supposées irriguer l’ensemble de la stratégie d’entreprise.

Plus inquiétant encore : lorsqu’on interroge les salariés sur la place des enjeux sociaux et environnementaux dans la communication interne de leur entreprise, 30 % des répondants affirment qu’ils sont évoqués, 17 % estiment qu’ils ne sont jamais abordés, et une majorité relative reste indécise. Ces résultats traduisent une forme d’invisibilité de la RSE, qui ne parvient pas à exister au-delà des chartes et des bilans extra-financiers.

Ce manque de visibilité se reflète également dans le niveau d’engagement des salariés. En effet, seuls 21 % des répondants se disent pleinement impliqués dans la démarche RSE de leur entreprise, 11 % déclarent ne pas se sentir concernés et 3 % se montrent totalement indifférents.

Autrement dit, près d’un salarié sur cinq ne se reconnaît pas du tout dans les valeurs portées par les projets RSE de son entreprise. Ce chiffre soulève donc une question cruciale : comment engager durablement les collaborateurs si les projets RSE ne sont ni compris, ni partagés, ni considérés comme un levier concret d’action ?

RSE : une envie d’agir inexplorée

Pourtant, l’envie est bien présente. La participation aux actions RSE proposées par les entreprises (telles que le bénévolat, le recyclage ou la mobilité durable) reste contrastée. Si 30 % des salariés ne participent jamais aux actions RSE proposées, 18 % aimeraient pouvoir le faire mais n’en ont pas eu l’occasion.

Ce décalage entre l’intention et l’action traduit un manque d’accès aux dispositifs, ou une offre jugée peu lisible et peu engageante. Une opportunité clairement identifiée pour les entreprises de repenser leurs programmes à partir des attentes réelles des collaborateurs, et non à partir de ce qu’elles imaginent être fédératrices et gage d’engagement.

Inclusion, égalité et diversité : des efforts encore flous

L’engagement envers l’aspect social semble suivre une tendance similaire. 42 % des répondants estiment que leur entreprise favorise l’inclusion et l’égalité des chances, mais 25 % remettent en doute les actions mises en place par les entreprises. Ce scepticisme peut traduire un manque de clarté dans la communication des initiatives, ou encore une absence de résultats tangibles.

De plus, une part non négligeable des collaborateurs semble rester en retrait, ce qui souligne l’importance de renforcer la transparence, la pédagogie et l’exemplarité autour de ces engagements.

Ce que révèle le chiffre du mois

Ce chiffre du mois est bien plus qu’une statistique. Il est le reflet d’un décalage profond entre les ambitions RSE des entreprises et la réalité vécue sur le terrain. Ce chiffre pousse les organisations à s’interroger sur leur capacité à incarner leur stratégie RSE au quotidien, à mobiliser leurs effectifs autour de sujets porteurs de sens et à faire de la RSE un véritable levier de transformation.

 

 À propos de l'auteur

Anne Petillo – Directrice des Ressources Humaines

Titulaire d’un DEA en Droit social et du CAPA (Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat), Anne a d’abord conseillé Hays en tant qu’avocate entre 2011 et 2015.

En 2015, elle rejoint la société et occupe un poste de Juriste en Droit social. En 2016, elle devient Responsable juridique en droit social et participe à la gestion du personnel intérimaire et permanent, puis devient DRH adjointe en 2019.

En 2023, elle devient DRH du groupe Hays France, Luxembourg & Maroc, puis en 2025, elle est nommée Head of P&C Hays France, Maroc & Luxembourg.

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