PARTIR TRAVAILLER À L’ETRANGER : L’ENVERS DU DÉCOR
Le nombre d’inscrits au registre des Français tenu par les consulats au 31 décembre 2016 s’élève à 1 782 188, soit une progression de 4,16% par rapport à 2015. Lorsque les jeunes partent à l’étranger c’est souvent pour enrichir leur CV tout en bénéficiant d’opportunités d’emploi intéressantes, percevoir un salaire plus avantageux, améliorer leurs compétences linguistiques ou encore découvrir une nouvelle culture. Mais il existe un véritable envers du décor dont cette population semble être de plus en plus consciente , faisant tomber les clichés d’une expatriation toujours facilement réussie.
La courbe en U des expatriés
Cette courbe a été créée par McCormick et Chapman, deux chercheurs américains. Elle montre le processus d’adaptation à un nouvel environnement culturel. Au départ, l’expatrié est plein d’enthousiasme, heureux d’aller conquérir un pays inconnu. Il est donc en haut de la courbe. Mais rapidement, celui-ci se rend compte des difficultés et ressent de la frustration : c’est la chute. Il adopte une attitude négative face à ce qui l’entoure, perd alors ses repères et ressent de la colère. C’est dans cette phase qu’il peut être tenté de renoncer et de rentrer chez lui. La courbe remonte s’il choisit de rester dans le pays d’expatriation. Il trouve alors ses marques et apprécie enfin son nouveau mode de vie.
Les barrières liées à la culture
Partir à l’étranger, c’est aussi rencontrer des barrières liées à la culture, faire face au rejet de l’autre, et se risquer à connaître une « solitude culturelle », c’est-à-dire se trouver dans un environnement qui n’est pas habituel ou confortable. Ces barrières peuvent non seulement avoir des impacts sur la productivité et la motivation des jeunes mais aussi précipiter leur retour.
Le risque de ne pas trouver ce que l’on cherche
L’un des plus grands risques à partir travailler à l’étranger est de ne pas trouver ce que l’on est venu y chercher. Il n’est pas rare de voir des jeunes quitter leur travail et leur mode de vie pensant que l’expatriation leur apportera une meilleure qualité de vie. La surprise peut être grande lorsqu’ils se retrouvent à occuper des emplois qui ne sont pas en rapport avec leurs compétences et perçoivent une rémunération nettement en deçà de leurs ambitions.
Les démarches administratives compliquées
Certains pays ne facilitent pas la vie des étrangers et mettent d’importantes barrières administratives à l’entrée de leurs territoires. Lorsqu’on arrive dans un pays étranger, il n’est pas toujours simple d’obtenir un visa, un permis de travail ou même un logement. Sans compter que la couverture sociale et médicale peut être très coûteuse.
Désillusions et mirage de l’Eldorado
Les relations plus superficielles, les notions d’amitié et de convivialité différentes de celles que l’on connaît, la barrière de la langue ou encore la distance peuvent créer une certaine solitude. L’expatrié vit parfois des situations complexes lorsqu’il est loin des siens, notamment pendant les aléas de la vie : décès, maladie, séparation de ses proches, etc.
Par ailleurs, les informations communiquées par les médias, les sites gouvernementaux ou les écoles sont parfois très différentes de la réalité. Ainsi, les expatriés peuvent mettre plus de temps à trouver un emploi correspondant à leurs compétences et occuper des postes peu qualifiés. Les retours d’expérience allant dans ce sens ne sont pas rares.
Lorsque l’expatrié doit rentrer chez lui pour diverses raisons (visa expiré, problème familial, etc.), il doit faire face à la difficulté de se réadapter à son nouvel environnement avec souvent le tabou d’évoquer les difficultés rencontrées car elles ne sont pas toujours comprises ni admises.
Les success stories de l’expatriation
Toutefois, ces difficultés ne sont pas nécessairement un passage obligé pour les jeunes qui s’expatrient. Heureusement, il existe de nombreuses success stories parmi les Français expatriés. Qu’ils aient créé des entreprises incarnant le talent entrepreneurial français ou accédé à des postes à responsabilités rapidement dans des pays où l’ambition est davantage valorisée que les diplômes, leurs histoires ont de quoi faire rêver.
Dans un contexte d’économie mondialisée, une expérience à l’étranger est un atout pour étoffer son CV et revenir chez soi avec des compétences à mettre à profit d’un futur employeur. Mais pour ne pas subir le choc du retour dans son pays d’origine, mieux vaut être prudent et savoir à quoi s’attendre.
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