COMMENT REFUSER UNE PROMOTION SANS SE PÉNALISER ?

Entretien annuel : comment refuser une promotion sans pénaliser sa carrière professionnelle 

« Une promotion ça ne se refuse pas », vous diront certainement vos collègues ou vos proches. Dans notre culture, Il est communément admis que si vous êtes un professionnel motivé souhaitant faire carrière, vous voudrez gravir les échelons de l'entreprise. Une promotion est habituellement perçue comme l'aboutissement d'un travail bien fait et une gratification appréciée à sa juste valeur. De ce fait, de nombreux conseils abondent sur la manière de demander une promotion, de faire ses preuves après avoir été promu et de faire face à la situation si vous n'êtes pas retenu pour une promotion.

Mais que faire si vous n'avez aucune envie de voir vos responsabilités s'élargir ? Peut-être préférez-vous la créativité d'un collaborateur individuel plutôt que celle d'un manager. Quelle que soit votre raison personnelle, vous êtes parfaitement satisfait de votre situation actuelle. Comment communiquer ces aspirations à votre supérieur, sans risquer d’être mal perçu ?

Comment savoir si vous devez accepter une promotion et que dire si vous la refusez, afin de maintenir une bonne relation avec votre supérieur ? La première étape consiste à déterminer comment la promotion potentielle s'inscrit dans vos projets et quel serait l'impact d'une acceptation ou d'un refus sur votre carrière.

Promotion : l’accepter ou non ?

Avant de prendre votre décision, posez-vous les questions suivantes :

• Avez-vous les compétences nécessaires pour réussir ?
• Avez-vous envie de faire ce travail ?
• L'équipe qui vous entoure vous apportera-t-elle le soutien nécessaire ?
• La responsabilité supplémentaire serait-elle adaptée à votre mode de vie et à vos préoccupations familiales ?

Les bonnes raisons de refuser une promotion

Si vous n'êtes pas sûr de vouloir accepter une promotion, demandez-vous si l'une des raisons suivantes s'applique à votre situation :

Le moment est mal choisi.

Le moment choisi peut représenter un défi pour vous ou votre famille. Vous êtes peut-être en train de terminer un diplôme, vous avez un enfant sur le point de terminer ses études ou vous vous occupez de parents âgés. En bref, les raisons peuvent être multiples et sont tout autant valables et recevables les unes que les autres. Ainsi, ces facteurs peuvent signifier qu'une promotion, aussi excitante soit-elle dans son contexte, ne s'inscrit pas dans vos projets de vie actuels.

Vous ne pensez pas être prêt.

Il se peut que vous ne pensez pas être prêt pour une promotion et que vous préférez renforcer certains domaines de compétences clés avant de relever de nouveaux défis et d'assumer de nouvelles responsabilités. Si c'est le cas, demandez-vous si votre hésitation est fondée ou si elle repose sur la peur. Si les raisons qui vous poussent à rester à votre poste actuel sont essentiellement fondées sur la peur, vous pourriez commencer par demander l'avis des autres. Demandez-leur comment ils vous perçoivent en termes de points forts et de perspectives d'évolution de carrière. Vous considèrent-ils comme prêt à assumer davantage ? Quels sont, selon eux, les points sur lesquels vous devriez travailler pour réussir à l'échelon supérieur ? En plus de vous aider à mieux vous connaître, ces conversations peuvent également vous permettre d'évaluer l'objectivité de vos propres évaluations.

Si vous découvrez que d'autres ont confiance en votre capacité à vous épanouir dans un rôle plus important et que vous vous êtes sous-estimé, vous pouvez envisager d'élaborer un plan d'action pour développer vos compétences. De même, si vous vous apercevez que vous n'acceptez pas les commentaires positifs, vous devriez peut-être vous demander si vous n'êtes pas en train de souffrir du syndrome de l'imposteur. En travaillant avec un coach de confiance ou un mentor, vous pouvez renforcer votre confiance en vous et éviter de freiner votre évolution par crainte injustifiée.

Vous ne voulez pas gravir les échelons.

Il est possible qu'une promotion vous fasse accéder à un poste de management, ce qui vous éloignerait de la partie du travail qui vous plaît le plus. Vous n'avez peut-être pas envie d'assumer le niveau accru de responsabilité et de stress qu'impliquerait un passage à l'échelon supérieur.

Dans ce cas, réfléchissez à votre plan de carrière. Votre employeur vous permettra-t-il de rester indéfiniment à votre poste actuel, ou s'attend-il à ce que vous progressiez ou vous dirigiez ailleurs ?

Vous ne vous sentez pas à l'aise dans l'équipe.

La promotion peut signifier que vous travaillerez avec une équipe différente. Vous préférerez peut-être rester dans votre rôle actuel, en travaillant avec ceux que vous connaissez bien.

La promotion est moins intéressante sur le plan financier.

Peut-être que l’on vous confie davantage de responsabilités sans que votre rémunération augmente pour autant. Bien qu'il s'agisse d'une raison valable pour refuser une promotion, sachez qu'il vous faudra faire preuve de tact lorsque vous parlerez à votre supérieur.

Que faire lorsqu'on vous propose une promotion dont vous ne voulez pas ?

Il est toujours important de montrer sa reconnaissance, même si vous ne la voulez pas. Lorsque vous recevez une offre de promotion, vous devez immédiatement répondre en exprimant votre gratitude pour montrer à votre employeur que vous appréciez sa considération.

Ne la refusez pas sans avoir bien compris la nature du nouvel emploi et les conséquences d'un refus. Demandez un peu de temps pour y réfléchir.

Remarque

À bien des égards, accepter ou refuser une promotion revient à examiner une nouvelle offre d'emploi. Évaluez le poste comme vous le feriez pour une fonction entièrement nouvelle et réfléchissez à la manière dont il s'intégrera dans votre vie et vos plans de carrière.

Un refus rapide peut renvoyer à votre employeur un message erroné quant à votre engagement envers l'organisation et votre éthique de travail. Vous pouvez également prendre le temps d'analyser les conséquences d'un refus de l'offre.

Comment refuser une promotion ?

Si vous êtes certain qu'il s'agit de la meilleure option pour votre situation personnelle, élaborez une argumentation convaincante pour expliquer pourquoi vous devriez rester dans votre poste actuel.

• Mentionnez les domaines que vous aimeriez renforcer en premier lieu, ou les raisons pour lesquelles vous repoussez la promotion.
• Mettez en avant les compétences que vous aimez utiliser dans votre travail actuel.
• Insistez sur la manière dont vous apportez une valeur ajoutée et aidez votre équipe à atteindre ses objectifs.
• Faites part de votre engagement envers l'organisation et de votre volonté de travailler dur dans votre poste.
• Faites part de vos projets de développement professionnel et de la manière dont vous continuerez à améliorer vos performances.

Exemples de ce qu'il faut dire en cas de refus

Avant tout, mettez l'accent sur les aspects positifs lorsque vous déclinez l'offre. Vous ne dites pas "non" au poste que l'on vous propose, mais plutôt "oui" à ce que vous faites déjà actuellement.

Par exemple, si vous êtes vendeur, parlez de votre passion pour la vente et de votre objectif de devenir le meilleur vendeur. Dites que vous êtes convaincu que vos points forts vous permettent d'exceller dans la vente plutôt que dans la gestion.

Autre exemple, si vous êtes développeur de logiciels, vous pouvez souligner votre intérêt pour la résolution de problèmes et le dépannage par le codage pratique plutôt que pour la gestion du personnel.

Est-il impoli de refuser une promotion ?

Vous ne devez jamais vous sentir obligé d'accepter une promotion simplement parce qu'elle vous est proposée. Il n'est pas impoli ou inconsidéré de dire non si le poste ne correspond pas à vos plans de carrière. Toutefois, il est sage de se préparer à ce que votre employeur soit déçu. Veillez à lui exprimer vos remerciements pour la considération qu'il vous a accordée lorsque vous refusez.

Un refus de promotion peut-il engendrer un licenciement ?

Une promotion change le contrat et les conditions de travail mais en aucun cas son refus par le salarié peut être considéré comme un motif de licenciement. Ainsi, cela ne peut légalement pas engendrer de licenciement.